Autolib est-il quelque chose de dangereux à cause de la méconnaissance de ce qui peut se passer en cas d’incendie ?
Pour Autolib, la société Bolloré bénéficie-t-elle d’un passe-droit ne serait-ce que pour éviter une faillite financière de l’affaire ?
Tout d’abord l’aspect financier d’ Autolib.
Le contribuable a déjà payé, pour les intérêts financiers de Bolloré, dans le cadre d’ Autolib:
- 35 millions d’ euros pour les stations Autolib (payés par les collectivités adhérentes au syndicat)
- 5 millions d’euros par une subvention de la région Ile-de-France
Bolloré s’est aussi couvert en cas d’ échec d’ Autolib:
Si il y a plus de 60 millions d’euros de pertes, le contribuable payera.
Or nul ne contrôle la façon dont Autolib est géré (à part Bolloré) et il y a fort à parier que si l’industriel au yach accueillant voir que l’affaire est un flop, il laissera couler et accélèrera les pertes.
Il parait même que les hypothèses qui feraient d’ Autolib une affaire rentable sont complètement farfelues.. et que la perte totale s’élèvera à 300 millions d’euros.
Denis Baupin, élu Europe Écologie-Les Verts à Paris, dit d’ailleurs à propos d’Autolib: L’investissement pour les communes est coûteux. Il s’élève à 50 000 euros par station, soit 25 millions d’euros pour Paris. Nous ne sommes pas contre la prise de risque, mais là il s’agit d’un risque inutile. Nous sommes en effet très sceptiques sur l’équilibre économique du projet. Les nombreux jockeys et déplacements de régulation nécessaires ont un coût conséquent qui s’ajoute aux coûts habituels des services d’autopartage. Or ces derniers trouvent tout juste leur équilibre économique, il n’est donc pas sorcier d’imaginer qu’Autolib’ ne trouvera pas le sien. L’entreprise Bolloré a d’ailleurs accepté de perdre 60 millions d’euros. C’est aussi ce que confirment les simulations du syndicat mixte qui estiment qu’il faudrait atteindre le nombre irréaliste de 220 000 abonnés pour 3 000 voitures afin de trouver l’équilibre. Je dis « irréaliste » parce que cela signifierait qu’il y aurait 75 abonnés par voiture. Traditionnellement, dans les services d’autopartage, l’équilibre de fonctionnement se trouve dans un rapport de un véhicule pour dix abonnés, voire douze. Donc, soit vous aurez les abonnés, mais ils n’auront jamais de voiture disponible. Soit vous n’aurez pas les abonnés et le service sera inéluctablement déficitaire.
Mais au-delà de l’aspect financier, Autolib est aussi un gros danger et une véritable bombe potentielle dans Paris ( Les dangers de la voiture électrique ).
Il n’existe pas à l’heure actuelle de protocole de sécurité en cas d’incendie d’une voiture électrique Bolloré Autolib.
Des pompiers qui interviendraient sur un feu de voiture Autolib ne sauraient pas quoi faire pour éteindre le feu sans être sûrs de provoquer un massacre.
La mairie de Paris veut quand même installer 200 stations en sous-sol dans des parkings municipaux mais une commission de sécurité interministérielle étudie toujours le risque d'incendie des batteries (avant de se faire acheter ??).
L' INERIS (Institut national de l' Environnement industriel et des Risques ) a publié une étude alarmante sur les dangers et la saleté, la pollution des véhicules électriques tels qu'ils sont envisagés actuellement: http://apres-vente-auto.com/wp-content/uploads/2011/06/juin_2011_ve-analyse-apr-couv-ineris.pdf
et personne n’en parle ..
Au minimum:
- des distances de sécurité doivent être envisagées entre chaque voiture Autolib garée, ce qui évidemment fait exploser la place nécessaire et le coût des parkings: rien n’est prévu.
- des distances de sécurité doivent être envisagées entre les “points” d’électricité pour recharger les voitures: rien n’est pévu.
Et ne parlons même pas du jour où quelques petits rigolos pas très drôles prendront l’idée d’incendier une Autolib…
Pourquoi prendre de tels risques avec Autolib alors qu’on parle partout du principe de précaution ? A priori Delanoé n’était pas sur le yacht de Bolloré et ce dernier ne finance aucun club de sport de Paris..
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