Voici le texte du discours d'Emmanuel Macron le 13 avril à 20h02.
Mes chers compatriotes,
A 20 heures, nous venons d'applaudir les soignants, ces valeureux soldats qui au front, luttent sans relâche contre la maladie pour sauver des vies.
Je voudrais tout d'abord les remercier et les féliciter chaleureusement. Grâce à leur dévouement, non seulement ils soignent, font reculer la mort mais nous permettent de comprendre à nouveau des choses que nous avions peut-être perdu de vue.
Mes chers compatriotes, cette épreuve que nous traversons avec tous les pays du monde, n'est pas seulement une guerre contre un virus. C'est aussi un temps de repli, de remise en cause et de réflexion pour penser à ce que nous faisons de notre planète, de notre vie, de notre présent et de notre avenir.
Le covid19 ne fauche pas seulement nos anciens mais toutes nos certitudes.
La course effrénée vers "toujours plus", la quête sans fin et sans objectifs vraiment définis, l'agitation perpétuelle sont remises en question par ce temps d'arrêt et de confinement que nous subissons toutes et tous.
Le confinement nous pousse à réfléchir sur ce qui compte vraiment et sur ce qui nous est nécessaire, suffisant, indispensable mais aussi superflu.
A la sortie de cette épreuve, mes chers compatriotes, nous aurons toutes et tous, un sentiment différent sur notre vie, sur la manière de la conduire.
Peut-être serons-nous plus attentionnés, plus solidaires ou peut-être plus avides de réaliser nos rêves.
Nul ne le sait.
Nul ne sait non plus quand prendra fin ce confinement. Nous sommes obligés de constater notre impuissance et notre ignorance face au mystère de la maladie qui nous touche et tue nos proches.
Seul le confinement produit des effets atténuant ceux du Covid19. Des pistes médicales sont explorées mais aucune d'entre elles, aucune d'entre elles mes chers compatriotes, ne donne pour l'instant des résultats concrets. Sans doute un vaccin sera mis au point dans moins d'un an mais il ne pourra que prévenir et ne soignera pas les malades.
Cependant, tout le monde comprend, que nous ne pouvons pas maintenir le confinement aussi longtemps que les impératifs de santé l'exigent. En effet, ce confinement tue à petit feu notre économie et il ne servirait à rien de mourir guéris.
Face à cette décision à prendre sur le déconfinement, nous avons décidé, avec les autres pays du noyau de l'Union Européenne que le confinement prendrait fin le 17 mai 2020.
Dès le 18 mai, les collégiens et lycéens, ainsi que les étudiants retourneront en cours, suivis la semaine suivante par les écolières et les écoliers.
Les services publics comme ceux de la Justice et des autres administrations piliers de la Nation, reprendront aussi à cette date avec des aménagements spécifiques pour rattraper le retard accumulé avant la fin de l'année.
Les vols commerciaux ne pourront recommencer qu'en Juin, après avis des autorités concernées.
Les rassemblements de plus de 100 personnes continueront d'être interdits avant fin juin, afin de limiter cette fameuse deuxième vague qui mettrait à genoux notre système de santé.
En même temps, le parlement sera réuni à Versailles dès la fin Mai et un grand plan de reconstruction sera proposé aux parlementaires afin que la Nation toute entière soit mobilisée dans cette reconstruction vitale et essentielle pour le pays.
J'assume devant vous, mes chers compatriotes, les erreurs qui ont pu être faites dans l'anticipation et la prévoyance de cette crise mais je me tiens parmi vous, à côté de vous, les manches retroussées pour reconstruire ce qui a été détruit et rebâtir une société plus juste, plus solide, plus indépendante.
Après la guerre, vient le temps de la reconstruction. Celle-ci ne peut venir que de nos efforts, de notre travail, qui lui seul permettra de nourrir nos familles dans le cadre protecteur de la Nation, de la Patrie éternelle, telle que l'est la France pour tous ses citoyens.
Mes chers compatriotes, il nous faut maintenant travailler, le regard rivé vers l'avenir, un avenir meilleur, prenant en compte ce que nous avons appris durant ces semaines de souffrance et de désordre.
C'est tous ensemble, au même rythme que nous pourrons, comme une même famille, reconstruire par notre travail, chacun à son poste, ce qui a été perdu mais qui permettra aussi de construire une maison commune plus solide.
Vive la République, vive la France
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